Se résoudre aux adieux

Philippe Besson, décembre 2007.

Clément l'a quittée. C'était il y a quelques semaines. Après avoir cherché refuge dans l'isolement et le silence, elle a choisi de partir. Et de lui écrire. De Cuba, de New York, de Venise, de longues lettres auxquelles il ne répond jamais. Seule en ces terres étrangères, elle tente par les mots d'échapper au chagrin, aux questions, aux souvenirs. De l'espoir, encore, au renoncement, déjà, elle vacille entre un passé qui s'évanouit et un avenir qui se dérobe. Avec précision mais sensibilité, Philippe Besson décortique la mécanique du deuil amoureux. 

Un éternel monologue, lecture sans grand intérêt pour moi.

Citations :

" Mais peut-être n'as-tu même pas pris la peine de me lire. Oui, quand ma lettre est arrivée, quand tu as reconnu mon écriture, tu n'as même pas décacheté l'enveloppe, (tu n'as pas rompu les ponts pour rien, n'est ce pas ?) et tu l'as jetée dans la première poubelle, elle a rejoint les ordures. J'imagine l'encre de mon stylo, baveuse, rongée par les détritus ou bien ensevelie sous les cendres de tes cigarettes. Après tout, c'est peut-être la seule place qui convienne. "

" Je suis persuadée que tu ne m'as pas oubliée, tu n'es pas un magicien quand même, tu ne fais pas disparaître les gens, l'oubli n'est pas un événement qui se provoque, c'est seulement avec le temps que les êtres s'estompent, sans s'effacer entièrement du reste. "

" Mais aimer, ce n'est pas s'installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C'est douter toujours, trembler toujours. "